mardi 25 septembre 2007

Les Flintstones

Quand je pense à mon emploi dans le domaine de la construction, j'ai deux images très fortes qui me viennent en tête. La première, c'est celle du film Office Space où notre "héros" nous raconte qu'il déteste son travail et que chaque jour est maintenant le pire jour de sa vie, exaspéré par son milieu de travail. L'autre image mentale est celle des Flintstones puisque tout le monde fait son affaire jusqu'à ce que quelqu'un crie "BREAK!!!!" à 9:30 et à 14:30, le lunch à 12:00 et le départ à 15:30. À ces quatre moments, tout le monde lâche ce qu'il fait, dépose ou lance ses outils (ça dépend ce qu'on a dans les mains, puisqu'une perceuse qui revole dans le mur pourrait vous attirer des ennuis) et se rue de façon frénétique vers l'ascenseur pour arriver à destination. C'est là les seuls moments où tout le monde a le sourire...

En fait, je déteste mon emploi. Pas autant qu'au début, mais c'est vraiment très difficile pour une paie tout à fait ridicule et on a l'occasion de se blesser à chaque jour. Je suis rendu avec plus de coupures sur les bras et les mains qu'un emo qui veut attirer l'attention, je tousse plus qu'un fumeur en phase terminale avec toute cette poussière de gypse, de plafonds suspendus égrainés, de bran de scie et compagnie. Disons que c'est rendu que l'emploi comme tel me dérange plus ou moins, la preuve qu'on s'habitue à presque tout, mais pour ce qui est des conséquences, ça m'agace franchement, surtout cette toux qui ne veut pas me lâcher.

Hélas, je n'ai toujours pas ma foutue cote de sécurité. Des collègues ont dû aller passer faire prendre leurs empreintes digitales la semaine dernière pour une cote de sécurité se sont fait également dire 3-6 mois pour l'obtention de leur cote et, compte tenu du fait que les miennes ont été prises en juillet, on commence à s'approcher rapidement de la marque du trois mois, ce qui est déjà un gros plus.

En parlant de mes collègues, il s'agit de sacrés spécimens. On a des jeunes qui ont lâché l'école en secondaire 3 pour travailler, des anciens prisonniers et des gens qui, pour toutes sortes de raisons, mais majoritairement pour l'abus de substances illicites, n'ont jamais réussi à dénicher un emploi digne de ce nom. Qu'on ne se le cache pas, il n'y a rien de glorieux dans cet emploi de misère et la paie ne compense même pas pour les désagréments.

Alors, qu'est-ce que je fais? Vu que je tousse comme un débile, une situation légèrement améliorée par une dose de sirop pour la toux bronchique aux 6 heures, j'ai pris congé aujourd'hui (malade pour le patron) et je suis à la recherche d'un autre emploi. Pas mal n'importe quoi qui n'implique pas de la poussière, de la peinture ou des trucs de tarés comme travailler dans un centre de recyclage pour faire le tri. J'ai déjà eu une bonne dose d'humilité, je pense que je serais dû pour passer à autre chose maintenant...

C'est certain que je ne m'attend à rien de trop bien, mais juste sortir de ce milieu, ça va me faire du bien. Au moins, j'ai maintenant des bottes de sécurité confortables qui vont pouvoir me permettre d'être employé dans d'autres situations, un casque qui ne servira peut-être plus jamais et d'excellents gants de travail... Faut bien voir du positif!

mardi 11 septembre 2007

Un mois...

C'est le temps depuis mon dernier message, même plus! Désolé de ce retard, mais ce qu'il y avait à raconter n'était pas trop réjouissant et tant qu'à avoir la police qui vient pour m'ammener à l'hôpital parce que quelqu'un a eu peur que je sois suicidaire, j'ai préféré ne rien écrire et laisser le temps passer.

En fait, ce qui s'est passé dans le dernier mois est simple. J'ai finalement remis la version finale de mon rapport de stage à l'Université pour compléter ma maîtrise, j'attend une note sous peu, soit d'ici la fin du mois. Ensuite, la recherche d'emploi ne se passe vraiment pas bien. J'ai plein d'emplois qui me sont offerts, bien payés et avec de bonnes conditions, mais c'est au gouvernement et j'ai besoin de ma cote de sécurité pour y travailler, chose qui tarde énormément en raison de quelques pépins.

Pour la cote de sécurité, c'est comme dans les films pour reprendre les propos d'Alexandra, une fille que j'ai rencontré lors d'un party la fin de semaine dernière. Il y a le niveau 1 (fiabilité/confidentialité), le niveau 2 (secret) et le niveau 3 (top secret). Le niveau 1 est généralement une formalité, on vérifie que tu existes vraiment et que tu n'as pas d'antécédants judiciaire ou quoi que ce soit, tandis que pour les autres niveaux, il y a une évaluation beaucoup plus poussée de tout ce que tu as fait dans tes 10 dernières années, y compris des entrevues avec tes références. Toujours est-il que la formalité prend énormément de temps puisque, selon ce qu'on a pu me dire (tout est secret et il ne faut rien dire, c'est vraiment comme Le Procès de Kafka, tu as aucune idée de ce qui se passe vraiment), il y aurait quelqu'un avec mon nom ou un nom semblable qui serait recherché par la GRC. Pas de danger que ça soit moi, je suis assez facile à trouver et je ne commet par de délis du genre! Toujours est-il que ça prend des empreintes digitales (fournies à la mi-juillet) et que la GRC doit passer à travers les milliers d'empreintes qu'ils ont en retard avant d'arriver sur les miennes pour confirmer que je suis clean. Yay.

Donc, en attendant, rien de spécial. Je suis de retour comme adepte des toasts, des sandwichs aux oeufs et des pâtes, mis à part quand j'ai la chance d'avoir droit à des restants de chez mes parents, ce qui fait que je mange nettement mieux! Disons qu'un budget limité fait en sorte que les possibilités sont très restreintes.

À ce sujet, mes journées, je les ai passées à éplucher des sites d'emplois, à trouver quelque chose à faire, à appliquer, à faire des suivis, à harceler tout le monde, à faire du ménage, m'instruire, lire, de la course, du vélo, des longues marches... tout ce qui est possible de faire sans que ça coûte un sou. Oui, j'allais quand même dans des partys, profitant de la générosité de mes amis et utilisant l'argument-massue pour justifier mes verres d'eau: "je conduis". On peut pas dire que c'est vraiment la joie d'être pauvre, mais j'ai continué à voir du monde pareil!

Alors, aujourd'hui, 6 ans après les attentats du 11 septembre 2001, qu'est-ce qui se passe? Je me suis déniché un emploi dans le domaine de la construction (oui, riez, vous savez tous à quel point j'aime les travaux manuels) qui me tiendra occupé de très tôt le matin jusqu'en milieu d'après-midi pour un salaire minable, mais c'est toujours mieux que rien et ça va m'occuper! À part ça, j'attends la confirmation de l'obtention de ma maîtrise, je fais du ménage dans mes affaires et je me prépare à commencer à travailler.

Pour ceux que ça intéresse vraiment, ma situation au niveau sentimental s'améliore grandement. J'ai décidé de laisser tomber une situation qui ne menait absolument nulle part et d'arrêter de mettre des efforts dans une relation hypothétique à long terme pour me reconcentrer sur ma petite personne et les gens plus près de moi. Depuis, ça va nettement mieux!

Alors, pour l'instant, j'ai quand même le sourire malgré la température franchement mossade qui règne dans la région de la capitale nationale du Canada, j'ai de beaux projets pour la fin de semaine et je suis content que tout se place enfin, même si c'est loin d'être optimal pour l'instant. Il faut toujours commencer à quelque part et il ne faut pas commencer à cracher sur ce qu'on nous offre quand nous avons rien. Je peux dire que le creux de la vague est derrière moi et que je suis convaincu d'avoir plein de belles surprises dans un futur rapproché!

Je vous tiendrai évidemment au courant de ces nouvelles aventures qui se dessinent, je devrais retrouver un ton qui est davantage le mien, plus joyeux, comique, optimiste! Évidemment, en ne publiant rien pendant plus d'un mois, j'imagine que les gens vont tomber sur ça par hasard ou parcequ'ils ont un feed RSS, mais bon!