lundi 31 juillet 2006

I'm gonna be a father... yeah

Avant de paniquer, ces mots sont de Tom. Je voyais bien qu'il allait plus ou moins bien ces derniers jours, qu'il y allait de plus en plus dur sur l'alcool et qu'il nous arrivait toujours plus maganné que le lendemain. Tom n'est pas tellement le genre de gars qui va parler de ses problèmes, il va plus chercher à les noyer ailleurs en attendant que ça passe et je travaillais aujourd'hui avec lui lorsqu'il a reçu un message texte et qu'il est parti en flêche me disant de prendre soin de l'équipe pendant son absence et il m'a envoyé un message texte environ 2 heures après pour me dire qu'il était à la maison et pour m'annoncer que j'étais en charge maintenant.

Je n'avais aucune idée de ce qui se passait et quand je suis rentré au bureau, je l'ai croisé puisqu'il y avait un meeting ce soir et il a dit, tout bonnement, avec les yeux plein d'eau, I'm gonna be a father... yeah. Le genre de gars complètement atterré qui réalise, encore sous le choc, que sa vie telle qu'il la concevait est terminée. Il va avoir des responsabilités et ce n'était vraiment pas son idée, il devra donc composer avec ça dans les prochains mois et prochaines années.

Disons que ça nous fait réaliser des choses, comme quoi notre vie peut changer complètement avec un appel comme ça et que ça nous donne un coup de vieux, surtout quand on travaille avec des gens qui ont des enfants et qui ont jusqu'à une dizaine d'années de moins.

dimanche 30 juillet 2006

Activités touristiques

Lors de cette semaine, j'ai également pris quelques jours de congé pour passer du temps avec mes parents et on en a profité pour jouer les touristes, quelque chose que je n'ai pas tellement fait jusqu'à maintenant. À vrai dire, je suis comme ces Anglais qui n'ont jamais vraiment fait de tourisme ici, un peu comique quand on voit que des gens viennent de partout au monde pour venir voir ça!

Bref, voici ce que j'ai fait comme attractions touristiques avec mes impressions. Tout d'abord, nous avons amorcé la séquence avec mon endroit favori dans les lieux touristiques à Londres jusqu'à maintenant et j'ai nommé la Tower of London, la fameuse prison de Londres! Il s'agit à la fois d'une ancienne prison, d'un ancien palais, d'une résidence de sa Majesté et d'un lieu touristique incontournable. Si vous choisissez de faire la visite guidée (pour une fois, ça vaut vraiment la peine), je vous souhaite un aussi bon guide que le nôtre qui a réussi à rendre cette visite enlevante et très riche en informations qu'il a très bien su vulgariser. On y retrouve donc une visite de ce lieu mythique où furent pendus ou décapités plusieurs personnages importants de l'histoire anglaise, y compris des reines, des princesses, des princes et William Wallace (oui, Braveheart!!!). On peut également y admirer quelques instruments de torture de l'époque, les joyaux de la couronne (les couronnes, les sceptres, les bijoux, les vases et autres trucs extravagants), une collection très impressionnante d'armures et d'armes ainsi qu'une chapelle qui nous fait réaliser toute l'importance de ce lieu. Très fortement conseillé!!!

Ensuite, nous sommes allés au London Eye, la fameuse grande roue qui surplombe Londres aux abords de la station Waterloo et juste à côté de Big Ben et de Parliament Square. En gros, on embarque dans une cabine climatisée (il faisait chaud, c'était fort apprécié) et on nous propose un vol (British Airways est le partenaire principal et on nous propose donc un vol au-dessus de Londres d'une trentaine de minutes) qui nous donne une super belle vue d'ensemble de Londres. On peut bouger dans la cabine, il y a un banc au centre et les photographes amateurs sont ravis de pouvoir prendre autant de photos. Si vous voulez des photos du côté ouest (Parliament Square et Big Ben), je vous suggère de vous présenter le matin et si vous voulez plus de photos de St Pauls Cathedral, la City et tout ce qui est à l'est, allez-y le soir, c'est mieux pour l'éclairage. J'ai trouvé ça très beau, fort intéressant, mais également assez dispendieux à 12,50 livres (25$).

Le jour suivant, nous avions décidé d'aller faire un tour à Buckingham Palace. Pas que nous soyons des friands de la royauté, loin de là, mais ça peut toujours être intéressant de voir ça de près. Arrivé là, nous constatons que les portes ouvrent seulement le lendemain et on y présentera une exposition sur les robes de la reine. Honnêtement, rien qui nous passionne outre mesure et nous sommes donc partis après avoir pu admirer le palais de l'extérieur qui est de toute beauté!

En se cherchant quelque chose à faire, nous sommes tombés sur une croisière sur la Tamise qui nous amené jusqu'à Greenwich (vous savez, pour l'heure, les fuseaux horaire et tout, c'est là). Une petite ville sympathique qui peut être accessible par bateau ou par train avec le Docklands Light Railway. En bateau, nous avons eu droit à beaucoup d'humour britannique, ce qui n'était pas pour me déplaire, en particulier lorsqu'il a relevé que ça avait coûté 2 millions de livres pour trouver un nom au nouvel hôtel de ville... pour en arriver à Town Hall. B-r-a-v-o! Nous avons donc marché à Greenwich, je me suis procuré un nouveau cellulaire, nous avons été voir l'observatoire où on retrouve l'horloge qui détermine l'heure du monde et on y a également vu les étalons pour les mesures, fort intéressant!

Pour notre dernière journée ensemble, nous avons opté pour un autre classique, Stonehenge. On y arrive après un parcours d'environ 90 minutes en train à partir de Waterloo vers Salisbury où on saute dans un autobus pour se rendre au site, quelque 30 minutes plus loin. La première réaction que l'on a en se rendant est: quoi, c'est juste ça? L'audioguide qui est gratuit (après avoir payé l'entrée) est très, très, très fortement suggéré aussinon vous allez faire le tour d'un paquet de roches pendant 5 minutes en vous disant que vous venez de vous faire avoir pas à peu près. L'audioguide explique bien toute l'importance du site, son utilité, nous fait l'histoire de Stonehenge et rend le tout très intéressant. Avec l'audioguide, ça m'a pris environ une heure faire le tour et nous en avons profité (mon père et moi) pour prendre quelques clichés qui se retrouveront bientôt sur Flickr. Ce fut fort intéressant d'être là, dans un lieu historique incroyable qui date de la préhistoire et de constater tout l'effort et l'ingéniosité qui ont été requis pour en arriver là! C'est donc un incontournable, mais mon endroit préféré reste la Tower of London.

Gastronomie londonienne



En tant qu'immigrant temporaire, ma situation côté bouffe s'est pas mal résumé à une première semaine qui m'a coûté une fortune à manger dans des restaurants près de l'auberge de jeunesse et ensuite de passages répétés à l'épicerie afin de dénicher des spéciaux et de me faire un bon petit plat ou deux par semaine. Évidemment, avec le passage de mes parents, mon rythme de vie a passablement changé au cours de la semaine, passant d'étudiant pauvre à vie de jet-set, incluant des passages répétés au Hilton, des repas tout à fait sublimes, du bon vin et de la bière!

Londres a une réputation pour ne pas être une capitale culinaire mondiale et je peux comprendre pourquoi, mais il reste qu'on peut très bien manger à Londres! Notre passage au restaurant espagnol du 1 Tower Place est mémorable (c'était vraiment excellent), tout comme quelques expériences que nous avons tenté au cours de la semaine. Pour ma part, j'ai toujours été porté vers l'essai des trucs les plus étranges que l'on peut trouver sur un menu, juste pour voir et je n'ai pas pu m'empêcher d'y aller pour le Big Ben Burger dans un pub (c'est une chaîne, il y en a un paquet comme ça à Londres). Vous pouvez l'admirer dans toute sa splendeur sur la photo, il s'agit d'une galette de boeuf Aberdeen 8oz avec du bacon, de la saucisse, du fromage, de la laitue, des tomates et... un oeuf sur le dessus! Un peu comme si on avait envie d'un hamburger au déjeuner et qu'on voulait se déculpabiliser, un vrai monstre!!! Le goût est spécial, mais pas mauvais et c'est vraiment gros aussi, pas le genre de trucs que je mangerais à toutes les semaines!

En plus de la bouffe traditionnelle (burgers, fish&chips, pasties, des pies à n'importe quoi), on retrouve une bonne sélection de restaurants étrangers qui peuvent être excellents. Le problème reste le prix (pour moi) puisqu'on devra débourser une très rondelette somme pour un repas au restaurant dans des quartiers touristiques. Pour mettre les choses en relation, une journée à manger au restaurant revient au même prix que de manger à la maison pour toute la semaine. Le Big Ben Burger revenait à environ 20$ canadien. Londres est une ville très dispendieuse et pas mal tout est disponible à celui qui est prêt à y mettre le prix.

Ce fut fort agréable d'essayer tous ces restaurants la semaine passée, merci à maman et papa de m'avoir fait découvrir une autre facette de Londres, ça a été grandement apprécié!

mercredi 26 juillet 2006

Petits conseils pour les touristes!

Mes parents sont en visite et ça me permet de constater quelques petites choses que j'ai assimilées avec ma présence à Londres, ça fait ressortir les différences!

Premièrement, on se tient à gauche dans les lieux publics, les escaliers et les trottoirs sauf dans les quartiers très touristiques où l'on se tient à droite, comme le veut la norme internationale. Ça m'est apparu particulièrement frappant lorsque mon père, en sortant de l'hôtel, est entré en collision avec une femme qui faisait son jogging puisqu'il a gardé sa droite!

Deuxièmement, il faut regarder des deux côtés de la rue. C'est un réflexe que l'on a perdu, qu'on le veuille ou non et lorsqu'on arrive à Londres, on réalise rapidement que l'on ne regarde pas tellement à droite avant de traverser la rue! Ça nous donne des situations particulières où l'on croit que c'est sécuritaire pour traverser la rue, mais qu'un autobus doit appliquer les freins à la dernière seconde pour nous éviter, sueurs froides garanties! En cas de doute, il y a toujours le Look Right ou Look Left d'inscrit sur le bord du trottoir, mais rien ne vaut un bon regard des deux côtés!

Troisièmement, les voitures ont priorité sauf aux passages à piétons (zebra crossings). Une petite règle que nous oublions rapidement en tant que piéton et qui peut être passablement dangereuse, ça vaut aussi pour les cyclistes qui utilisent la rue pour circuler (les pistes cyclables ne sont pas le fort du centre-ville, les cyclistes empruntent donc les rues comme le ferait n'importe quel autre véhicule).

Quatrièmement, la nourriture et les boissons aux abords des attractions touristiques sont jusqu'à 5 fois le prix de ce que l'on peut retrouver dans une épicerie. À moins d'être désespéré ou riche comme Crésus, faites vous plaisir et prenez une marche, votre porte-feuille en sera plus lourd de quelques livres à la fin de la journée! (pour ceux qui n'ont pas le sens de l'humour, veuillez noter l'utilisation tout à fait succulente d'un jeu de mots)

Cinquièmement, évitez de sortir vos cartes de touristes, votre petit guide de Londres, votre caméra ou n'importe quoi qui pourrait vous identifier comme touriste dans les transports en commun le soir. Vous devenez une proie facile pour les voleurs. Ce n'est pas quelque chose qui est arrivé encore, mais on reconnaît très rapidement les touristes quand ça fait quelques semaines que l'on vit ici, ce sont généralement ceux qui ne respectent rien des cinq conseils que j'ai énumérés précédemment et ça en fait une cible de choix pour les personnes qui ne regardent pas nécessairement votre caméra pour savoir quel modèle choisir lors de leur prochain achat. Vous remarquerez également que le métro de Londres est un endroit où bien peu de personnes se parlent, c'est généralement très silencieux et ce sont, encore une fois, les touristes qui vont parler, attirant encore plus l'attention sur eux!

Faites attention lorsque vous êtes à Londres, c'est sécuritaire, mais peuplé de voleurs, qu'ils soient sans lieu de travail fixe ou avec un kiosque aux abords d'un lieu touristique.

mardi 25 juillet 2006

Manque d'assiduité...

Désolé pour le manque de nouveauté sur mon blogue depuis samedi, c'est que mes parents sont arrivés dimanche matin pour une semaine et que je compte bien passer un peu de temps en leur compagnie pendant leur séjour en ville! Tout va bien, mon rythme de vie a passablement augmenté avec une alimentation dans des vrais restaurants, mon passage dans des lieux touristiques payants (!!!) et on accumule les souvenirs, tant en forme de photos avec mon père qui va surement se mériter le titre de Kid Kodak 2006, même les japonnais ne font pas le poids, qu'en forme de moments et de situations inoubliables.

La vie était donc celle d'un touriste avec son petit guide des endroits à absolument voir à Londres jusqu'à ce soir puisque je dois retourner au travail demain matin pour payer le loyer et mes quelques excès, comme l'achat d'un nouveau téléphone cellulaire aujourd'hui... un superbe Sony Ericsson k750i Red! Malheureusement, j'éprouve présentement des problèmes avec mon fournisseur d'accès cellulaire, ce qui fait que je ne peux que recevoir des appels, je vais essayer de remédier à la situation demain matin à la première heure!

À part ça, tout est sous contrôle, il fait encore assez chaud ici et mon laptop n'aime pas trop ça, surtout la souris qui devient hors d'usage lorsque le laptop devient trop chaud, soit assez fréquemment... rien d'intéressant.

samedi 22 juillet 2006

Ces personnes que l'on rencontre

La beauté de ce travail est aussi que j'ai l'occasion de rencontrer tellement de gens différents dans une journée et de faire la conversation à quelques-uns pour partager leurs impressions et quelques moments de leur vie, ça m'aide beaucoup à avoir un meilleur portrait de la vie ici que si je travaillais de 9 à 5 dans un bureau et que j'allais à la maison ensuite!

Il y a eu une mère qui venait de perdre son fils dans un accident d'auto, elle revenait de l'hôpital pour constater le décès et identifier le corps. Elle a eu le besoin de se confier, de partager ça avec quelqu'un et c'est un peu bouleversé que j'ai entendu le récit de sa vie avec son fils, à quel point il était bon et gentil et toute la douleur qu'elle ressentais déjà sans avoir pris connaissance de l'ampleur du vide que ça allait laisser dans sa vie.

Il y a un soldat qui s'est mis à pleurer jeudi quand je lui ai demandé où il avait été et comment il avait trouvé ça. Des yeux troublés, des émotions refoulées, des souvenirs indélibiles et cette horreur qui revient toujours. Le gars avait fait l'Afghanistan et il revenait d'Irak et arrivait de remettre sa démission. Il m'a raconté la peur, le sifflement des balles, les mortiers qui arrivent à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, le fait de perdre un compagnon sous les balles de l'ennemi, l'incompréhension des dirigeants face à la situation sur le terrain et ces missions qui n'en finissent plus. En sanglottant, il m'a aussi raconté avoir abattu des gens et l'impossibilité d'oublier ces moments. Même de retour à la maison, il est changé pour la vie et plus rien ne sera comme avant. La détresse psychologique que ces soldats ont en revenant, c'est quelque chose qui me va droit au coeur, je ne pense pas oublier ces yeux bleus et les larmes qui coulaient abondamment lorsqu'il me racontait ce qu'il avait vécu.

J'ai eu droit à des conversations avec des gens qui ont parcouru le monde, d'autres qui me racontent leur parcours en arrivant ici et tous les problèmes qu'ils ont rencontré, ça donne une autre perspective à ma vision de l'Angleterre et du monde en général lorsque toutes ces histoires et aventures sont mises ensemble pour dresser un portrait qui est loin de ressembler aux cartes postales et aux films par moments. Je réalise que je ne suis pas aussi chanceux que certains, que je n'ai pas parcouru le monde, mais que je me débrouille assez bien et que je suis loin de traverser des moments aussi difficiles que bien d'autres.

Le racisme en Angleterre

Comme dans n'importe quel endroit dans le monde, on retrouve malheureusement du racisme en Angleterre. On fait souvent des blagues racistes au travail, mais c'est de bonne guerre et on sait tous que ce ne sont que des blagues. Ce qui m'a inspiré ce sujet est un évènement un peu anodin qui s'est produit hier. Alors que nous sortions du bureau, Mike, un Nigérien qui doit faire 6'2" et 260 lbs était accoté sur une voiture en jasant avec un nouveau qui allait faire sa première journée avec nous. Dean lui dit: "Mike, get off that car, it's not a zebra" et on part tous à rire tandis que le nouveau nous traite tous de racistes (étant noir, il s'est senti interpellé aussi) avant de lancer tout le matériel qu'on lui a remis pour ensuite quitter rapidement en nous faisant l'honneur d'une pluie d'insultes!

Le problème en Angleterre est le même qu'à bien des endroits dans le monde, c'est à dire qu'on ne cherche pas à intégrer les minorités, mais plutôt à les installer dans un secteur où ils vivront ensemble sans venir nous déranger avec un peu de chance! Disons que c'est comme des dizaines de quartiers avec chacun leur nationalité, avec des gens qui ne cherchent pas trop à comprendre les différences et qui jugent rapidement. Comme au Québec, quand on va plus en campagne, on retrouve du racisme plus frappant et des gens qui vont jusqu'à insulter les indiens, pakistanais ou africains qui passent. L'intégration peut donc être un problème pour ces nouveaux arrivants qui ne sont pas blancs et des employeurs ont également des préjugés sur le statut légal de ces immigrants et vont parfois jusqu'à demander tellement de papiers que les personnes se découragent. En jasant avec eux, on se rend compte que leurs compétences ne sont pas reconnues ici (d'accord, on fait la même chose au Québec et c'est souvent mieux de s'assurer de leur compétence avant de leur permettre de pratiquer), qu'ils ont énormément de difficulté à s'intégrer dans la société et que trouver un emploi est un processus long et laborieux.

À ce sujet, je dois dire que mon petit guide SWAP qui m'avait été remis pour me donner des conseils pour trouver du travail et qui mentionnait que le temps moyen pour se trouver du boulot est de deux jours est assez loin de la réalité. En fait, on peut dénicher un emploi facilement, mais au salaire minimum et 10 à 20 heures par semaine, ce qui est loin d'être assez pour survivre! Les étrangers qui viennent du Canada, d'Australie, de Nouvelle-Zélande et même de France repartent souvent chez eux à cause d'un manque de fonds avec toute la difficulté de trouver du travail. Une de mes compatriotes qui est arrivée deux semaines après moi à Londres est toujours sans emploi malgré ses maintes applications et tentatives. Heureusement pour elle, son copain est déjà établi et a un emploi qui permet de payer la plupart des dépenses courantes, mais son compte de banque fond à vue d'oeil et elle n'a aucune idée du moment où elle verra la lumière au bout du tunnel. C'est le cas pour bien des étrangers que je rencontre, ce qui est assez triste! Tout ça pour dire que si trouver un travail est difficile pour nous, je n'ose même pas imaginer ce qu'ils vivent...

En fait, j'ai l'occasion de rencontrer beaucoup de gens qui se promènent pour trouver du travail et j'adore discuter avec eux de leurs démarches, regarder leur CV pour voir les différences avec le standard nord-américain et j'ai été choqué de trouver que bien des gens mettent fièrement sur la première page avec leur numéro de téléphone: Nationality: White British.

On a donc une ville fragmentée en différentes nationalités qui se retrouvent tous dans les mêmes quartiers, une campagne que je trouve assez radicale quant à son manque de tolérance pour les autres ethnies et bien des gens qui souffrent de ce manque d'intégration avec des conditions de vie assez difficiles et bien peu d'espoir de trouver un emploi assez payant pour faire vivre la petite famille! La situation des banlieues parisiennes n'est pas quelque chose qui est impensable ici, on retrouve les mêmes conditions de départ et il ne manque que la bougie d'allumage pour que le brasier s'enflamme. Avec un peu de chance, nous ne vivrons pas ça, mais je trouve ça triste de constater qu'un peuple qui avait étendu son empire sur tout le globe est devenu aussi raciste et intolérant...

The only thing I hate more than racism is niggers. Étrangement, c'est ma blague qui a le plus de succès ici!

mercredi 19 juillet 2006

Chanson du moment!

Les trains sont en grève, incluant le réseau de métro... Heureusement, les gars m'ont fait découvrir cette chanson qui m'a redonné le sourire et qui exprime bien ma sympathie pour leur cause présentement... surtout avec tous les problèmes que j'ai eu avec le transport en commun dans les dernières semaines!

La chanson s'intitule London Underground, elle est disponible ici et voici les paroles! Amusez vous bien... mais les paroles pourraient ne pas convenir à un jeune public.

À part ça, autre record de température aujourd'hui, 36,3c. On a droit à des routes qui fondent, c'est assez amusant de voir le goudron fondre et remonter à la surface, j'ai conservé le journal Métro d'aujourd'hui qui avait une photo d'une madame qui avait perdu une sandale dans cette cochonnerie, je vais essayer de mettre ça en ligne bientôt!

Voici un petit résumé sur les grèves des trains pour ceux qui prévoient un séjour en Angleterre prochainement!

mardi 18 juillet 2006

Subtilités de langage

Les gens qui ne sont pas familiers avec l'anglais peuvent souvent se retrouver dans des situations un peu particulières. Je jasais aujourd'hui avec un couple de parisiens dans la jeune vingtaine qui travaillaient dans le domaine de la restauration, mais la fille était toute heureuse de m'annoncer qu'elle venait de quitter son emploi vu qu'elle avait passé avec succès une entrevue pour un club de gens riches et célèbres dans le coin de Leicester Square et Covent Garden. Quand je lui ai demandé plus de détail, elle m'a dit que c'était une place qui avait l'air vraiment bien, qu'elle ne savait pas trop en quoi consistait l'emploi, mais que c'était bien rémunéré! La question suivante a été simple: ahhh okay, c'est un Gentlements club, suite à quoi elle a répondu par l'affirmative. La pauvre, elle n'a pas compris que ce n'est pas un lieu de rassemblement de gens riches et célèbres, mais plutôt un lieu où le vice sévit! Son copain ne comprenait vraiment pas de quoi il s'agissait non plus, j'ai donc décidé de les laisser filer, heureux, en attendant son premier quart de travail ce soir.

Il y a donc deux morales à cette histoire; la première est de poser des questions en entrevue quand la paie semble très élevée et que la description de tâches n'est pas définie et qu'il vaut mieux s'informer un peu sur l'endroit en question avant d'accepter quoi que ce soit et de quitter son emploi!

Suite à mon message d'hier!

Une autre journée suffocante aujourd'hui que j'ai passé dans le coin de Holborn, coin pas trop sympathique pour nous... mais c'est simplement pour vous dire que les relevés de température dans le métro indiquaient 47 celcius aujourd'hui... ça vous donne une idée de la chaleur dont je parlais dans mon dernier message!

lundi 17 juillet 2006

Il fait chaud!!!

Oui, il fait vraiment chaud. C'est indécent d'avoir de la température comme ça à Londres, je n'ai pas choisi les îles Canaries ou l'Espagne, j'ai choisi un pays avec une température assez tempérée pour ne pas avoir à trop souffrir de la chaleur, quitte à endurer la pluie. Faut croire qu'on se trompe tous puisqu'il fait atrocement chaud (on annonce 34 demain et 36 mercredi) et il n'y a pas un nuage dans le ciel!

Jusque là, ça va quand on a le loisir de travailler à l'air climatisé et d'avoir l'air climatisé à la maison également, mais ce n'est vraiment pas mon cas! Je suis dehors, au gros soleil, à travailler pour faire arrêter ces Anglais qui ne veulent rien savoir de mes propositions les plus indécentes (faut bien essayer d'attirer leur attention, naked bungee jumping anyone?) et ne font qu'à penser à se sortir de ce trottoir qui fait office de fourneau pour ses passants. Mais bon, j'essaie fort et ça marche bien quand même, relativement parlant!

Toujours est-il qu'ici, il n'y a pas beaucoup de choses pensées pour faire face à une telle chaleur. Les autobus ont une ventilation exécrable, il n'y a pas d'air climatisé dans les métros, beaucoup d'édifices ne sont pas climatisés non plus et la température est très élevée dans le métro, toujours idéal avec l'humidité qui y règne, les odeurs de personnes qui ont eu chaud et l'entassement de l'heure de pointe. Si j'ai un conseil à donner pour les visiteurs cette semaine: évitez le métro autant que possible! Marchez, prenez l'autobus, le train, n'importe quoi sauf le métro qui se voit imposer une limite de vitesse pour éviter une déformation des rails avec la chaleur, ce qui rend la ventilation encore plus pénible et le trajet encore plus long!

Mon petit ventilateur acheté à rabais est l'achat le mieux pensé que j'ai fait depuis mon arrivée ici, c'est confortable dans la chambre quand il est en marche, mais j'aimerais bien avoir la même température au travail!

Aujourd'hui, j'étais à l'extérieur de la station Embankment, près de Trafalgar Square, probablement l'endroit où je déteste le plus travailler. C'est plein de gens hyper arrogants qui travaillent dans des tours à bureaux, détestent passionnément leur travail, mais qui le font seulement pour l'argent et de touristes qui s'en vont ou reviennent de Trafalgar Square! Idéal pour jaser, mais on va s'entendre que côté public cible, c'est très difficile... Malgré tout, j'ai tiré mon épingle du jeu encore une fois et j'en suis très fier! Chose certaine, c'est que le Superdrug (c'est le nom d'une pharmacie) du coin était très heureux de notre présence avec la quantité d'eau que nous avons acheté pendant la journée, je me suis retenu pour les popsicles, mais ce n'est que partie remise!

Bref, présentement, il fait une température à vouloir demander son ventilateur en mariage et ça ne m'étonnerait pas de voir dans le journal qu'une couple de personnes ont eu des malaises dans le métro et peut-être même un décès... J'ai beau me plaindre un peu comme ça, c'est rien comparé aux Anglais qui se plaignent tout le temps de toute façon!

dimanche 16 juillet 2006

Transports de nuit

J'ai décidé de vous partager mes expériences avec le transport de nuit à Londres. Qu'on le veuille ou non, n'importe qui à Londres qui a une vie sociale le moindrement active avec des amis qui aiment sortir ou qui aime aller voir des spectacles devra utiliser un moyen de transport ou un autre pour revenir à la maison s'il n'est pas assez fortuné, choyé ou complètement cinglé pour avoir une voiture.

Le métro est la solution à laquelle nous pensons tout de suite en tant que Montréalais, mais à Londres ce service ferme plus tôt qu'à Montréal, à partir de minuit sur certaines lignes et le dernier métro semble être vers 00:30 la plupart du temps. Avec l'ancien système où les pubs fermaient à 23:00, ça devait aller assez bien, mais ce n'est plus le cas et on se rend compte que lorsqu'on sort le soir, on devra se rabattre sur un autre moyen pour rentrer à la maison.

Le deuxième moyen est celui que j'emploie tout le temps maintenant, au moins une fois par semaine après notre soirée du vendredi (ou du dimanche, dépendamment de ce qu'on a fait pendant la semaine), c'est à dire les autobus de nuit. Londres jouit d'un service d'autobus de nuit qui va de décent à très acceptable dépendamment d'où on vit. Dans mon cas, je suis très content de pouvoir compter sur un autobus à toutes les 20-30 minutes à toutes les heures de la nuit.

Le problème dans les autobus la nuit est double, le premier est l'espace. Vu que ça reste le moyen de locomotion préféré des londoniens après la fermeture des métros, il n'est pas rare d'être entassés comme des sardines contre des gens qui ont vu des jours meilleurs. C'est d'ailleurs le second problème: les gens sont parfois particulièrement amochés dans l'autobus de nuit. Je pourrais élaborer sur le fait qu'ils ne semblent pas être capable de boire avec modération, mais ça sera le sujet d'un autre billet lorsque j'aurai plus de temps et d'observations empiriques à me mettre sous la dent! Toujours est-il que l'on assiste souvent à des scènes quand ces deux facteurs sont mis ensemble, des personnes qui ne font que chercher le trouble et la bagarre (le personage de Begbie dans Trainspotting n'est pas que fiction, il est bien réel selon moi), d'autres qui ne sont pas tout à fait conscients de ce qui se passe, ce qui donne une situation comme avant-hier où une fille noire (je ne suis pas raciste, mais c'est important pour la suite de l'histoire) d'une vingtaine d'année me tape sur la main pour me demander What's your fucking problem? You're pushing my mother! avant que je lui rétorque avec beaucoup de tact qu'il y avait peut-être 30 personnes qui essayaient de pénétrer dans l'autobus alors qu'il n'y avait de place que pour 5 et qu'ils poussaient tous et que j'essayais du mieux que pouvais de me maintenir en place pour éparger sa mère... Non pas satisfaite de ma réponse un peu trop pacifique, elle s'est retournée vers un latino qui était également assez ammoché, mais très calme avec son verre en carton du McDo dans les mains et assis sur son siège pour lui dire de ne plus accrocher son sac avec son pied. Évidemment, ce qui devait arriver est arrivé et on a eu droit au même What's your fucking problem! suivi d'une salve d'insultes de la part du jeune latino qui ne faisait rien de mal... Finalement, il s'écoeure et se lève de son siège, suite à quoi la jeune fille s'empresse de prendre la place et continue à l'insulter... le latino feinte alors de lui verser son verre d'eau sur la tête, Don't you dare, motherfucker qu'elle lui rétorque et il y va ensuite de la pire des répliques à jamais: Why the fuck are you black people so aggressive! Le reste a été un mélange de cris, d'insultes, de tiraillages, de racisme flagrant de part et d'autre et je crois que ça s'est terminé quand les deux bandes de trois et que les autres qui se sont joint à la conversation quand l'argument raciste est arrivé sont sortis pour se taper dessus, comme des imbéciles. Ça a duré un bon 20 minutes et je me suis sauvé au deuxième étage de l'autobus aussitôt que ça a commencé à vraiment dégénérer, une décision que je n'ai pas regretté!

On a de tout dans l'autobus de nuit, des petites bousculades du genre, des couples qui se laissent, des couples qui se forment, des gens qui s'endorment un peu partout, y compris par terre, couchés dans l'allée (vu de mes propres yeux hier soir) et d'autres qui ont l'air bien normaux en attendant le retour à la maison! C'est un moyen de transport drôlement divertissant pour le nombre d'annecdotes qu'il peut générer, très peu dispendieux (de nuit, l'autobus est tellement bondé que le chauffeur fait monter les gens à l'arrière pour ne pas assister à la bousculade de sa fenêtre, les chauffeurs sont complètement isolés du reste de l'autobus ici, mais ça a l'avantage que personne ne paie!) et assez efficace malgré ses petits désagréments. Si j'ai un conseil pour les autobus de nuit, c'est d'aller au deuxième étage d'un double decker le plus rapidement possible, c'est calme, pas engorgé et la vue y est superbe!

Le troisième moyen de transport est le taxi, le black cab. Soyez avertis que le black cab est le seul taxi licensé et autorisé à s'arrêter sur la rue pour vous embarquer. Il s'agit d'un mode de transport très rapide, sécuritaire, spacieux et courtois, mais également dispendieux. Pour l'instant, nous prenons le taxi quand nous sommes avec une gang au travail et que nous devons transporter des objets lourds sur une bonne distance, ça revient souvent moins cher que l'autobus quand nous sommes 4. Pour le reste, c'est un mode de transport beaucoup trop onéreux pour mon maigre budget!

Le quatrième moyen de transport est le taxi non licensé. Si j'ai un message à passer à tous mes lecteurs et, surtout, lectrices: ne prenez jamais ce genre de taxi. Il s'agit en fait de la voiture d'un particulier qu'il a agrémenté d'un compteur ou qui te fait un prix au hasard. Beaucoup moins dispendieux qu'un black cab, mais il y a un nombre assez important d'agressions sexuelles et de vols dans ces taxis qu'il vaut mieux s'en tenir loin. Certains de mes confrères en ont rien à cirer et l'utilisent tout le temps, un regard du côté des statistiques pour le crime me rappelle que je ne vois pas l'intérêt de prendre une chance comme ça!

L'autre moyen est la marche. Étrangement, Londres est une ville où on ne voit pas beaucoup de gens sur les rues la nuit, pour le meilleur et pour le pire. Si vous êtes dans des quartiers plus touristiques, je n'ai aucun problème à recommander cette avenue, mais si vous êtes dans un quartier un peu moins recommandable, je vous suggère de faire la même chose que moi et de vous en tenir à autre chose. Le taux de criminalité à Londres est très bas pour une si grande ville, mais je ne recommande pas de longues marches dans le coin de Brixton où j'ai été hier, ni dans les quartiers un peu plus défavorisés. C'est moins épeurant que Manhattan où tu peux être complètement seul aussi loin que tu puisses voir, sans véhicules, entouré de grattes-ciel, mais ce n'est pas un sentiment que j'apprécie particulièrement de me retrouver pas mal seul sur une rue et de ne pas entendre un son la nuit, dans une grande ville. De toute façon, il n'y a pas de raison de marcher très longtemps dans des quartiers inconnus si on est seul, les autobus passent régulièrement et sont accessibles un peu partout.

C'était donc un petit tour d'horizon des possibilités de transport à Londres la nuit, en espérant que ça vous a plû et que ça sera utile si vous décidez de venir visiter cette ville incroyable un jour ou une nuit! Chaque quartier est différent, a sa propre personalité et l'on peut le remarquer par l'architecture, les commerces et les gens qui y sont présents.

Be safe, be good to your mother and pay your taxes - Tom à pas mal tous les clients.

Soirée de déplacements


La semaine dernière, j'ai parlé avec Max et nous avons décidé de faire changement de notre petite routine et de se payer une sortie à Londres, question de se changer les idées avant de devenir complètement fous avec le travail et de passer du bon temps. Je lui ai dit de trouver un spectacle, n'importe quoi, pour samedi prochain et c'est ainsi qu'il s'est procuré le Time Out, l'équivalent du Voir (mais qui est payant) pour Londres. Il nous avait choisi un spectacle assez divers allant du post punk à l'électronique et ça devait durer de 20:00 à 6:00 le lendemain matin! Sweet! En retour, je l'invite souper à la maison, question de jaser un peu avant de se rendre sur place et de passer un peu de temps ensemble, en français!

Je vais donc le rejoindre au métro vers 19:00, on va ensuite faire un petit tour à l'épicerie pour se trouver quelque chose à manger pour souper, il opte pour un mets indien et j'y vais pour le traditionnel red thai curry que l'on agrémente d'une Fosters... Après ce petit délice minute et abordable, on regarde où est situé le bar où a lieu le spectacle, on regarde les horaires pour les autobus de nuit et nous quittons ensuite l'appartement pour se rendre. Tout d'abord, j'aimerais remercier les gentils fonctionnaires qui ont attribué le nom des rues dans ce quartier d'Algate East puisqu'on a une intersection Commercial road et Commercial street, chose que l'on avait pas remarqué... on s'était dit 32-35 de la Commercial.

Après en avoir marché une claque sans avoir trouvé la salle en question, on décide de demander à des passants un peu éméchés qui nous informent de la présence de ces deux rues au nom très similiaire et c'est ainsi que l'on se retrouve du bon côté et qu'on ne trouve, encore une fois, absolument rien, mais 3 noirs qui font office de bouncers en avant d'une porte... louche. On va demander et on se fait répondre que c'est effectivement ici et, après une fouille sommaire de nos sacs à dos, nous rentrons et le premier réflexe que j'ai est de dire que c'est vraiment louche, dodgy as hell. On est confrontés à une petite table avec un gars qui porte un chapeau de cowboy avec du punk des années '70 qui résonne à travers le plancher et qui nous demande 10 livres chacun pour rentrer, c'est un party privé qu'il nous dit. Donc, la place a l'air louche, on mentionnait 7 livres dans le Time Out pour rentrer et on nous dit 10 et il nous mentionne en passant qu'il n'y a pas grand monde à l'intérieur, mais que ça va arriver plus tard (il est déjà pas loin de 22:30). On décide donc de jaser entre nous pour savoir ce qu'on fait et c'est à ce moment que notre choix est devenu tellement plus clair. Une fille d'environ 20 ans sort avec une blouse multicolore fluo avec des shorts qui sont tellement courts que je ne sais pas si ça peut compter comme vêtement ou comme retaille... avec une autre fille de 25-26 ans environ qui avait l'air gelée comme une balle. Je dis à Maxime: si tu veux rester, on va y aller, mais on décide d'y aller avec le sort et de jouer à pile ou face, suite à quoi on fuit les lieux sans avoir sorti d'argent de notre poche, sauf pour le pile ou face!

En marchant, on se demande où on peut bien aller et Maxime me dit que Brixton (c'est loin en passant) est un quartier reconnu pour sa vie nocture bien animée. Deux lignes de métro plus tard, nous arrivons à Brixton pour constater que c'est encore une fois, vraiment louche! Quand tu marches et que tu te fais offrir de la drogue ou un taxi non enregistré (en fait, un gars qui s'improvise taxi et qui peut bien faire ce qu'il veut avec toi une fois que tu es dans la voiture, responsables d'un nombre très important d'agressions sexuelles et de vols à Londres) à toutes les 30 secondes, que tout le monde n'a pas l'air complètement sur la même planète et que tu es incapable de trouver un endroit où tu dis: ahhh, ça a l'air bien, c'est peut-être que tu n'es pas exactement à la bonne place! Nous avions aperçu un McDo (petite pensée pour ma soeur encore une fois) et ça nous a vraiment donné le goût, surtout que notre souper était assez frugal, nous choisissons donc de contempler la suite de notre soirée autour d'un vrai bon trio (au fait, à Londres, il y a les prix de jour et les prix de nuit, après 23:00, les prix vont doubler au McDo) suite à quoi je propose, en dernier ressort, d'aller à Camden Town, à l'autre bout complètement de la ville, puisque j'ai adoré mon passage là la semaine dernière et que j'aimerais voir ça ressemble à quoi de nuit! Nous attrapons donc les derniers métros pour nous y rendre, l'ambiance est super, les gens sympathiques et respectueux (malgré un petit couple très nouvellement formé qui s'imagine déjà dans une chambre à coucher en oubliant qu'ils sont sur le coin des deux rues les plus passantes du quartier et qui se tripottent généreusement). On décide de faire un petit tour, je montre le Camden Market à Maxime et c'est ensuite qu'il me dit: on a rien fait encore, on pourrait bien aboutir dans un pub pour prendre une bière avant qu'il soit trop tard... et il est effectivement trop tard puisque tout ferme sauf quelques établissements où on a pas particulièrement envie de se retrouver, mais nous avons découvert plusieurs pubs et endroits qui ont l'air vraiment intéressants pour y passer une soirée, un gros changement par rapport à ce qu'on peut trouver dans les quartiers plus touristiques de Covent Garden, Soho et Leicester Square.

En gros, notre nuit de spectacle s'est transformée en un repas au McDo et de la découverte de nouveaux quartiers de Londres, de beaucoup de marche, de situations un peu particulières et d'échanges particulièrement intéressants sur notre passage à Londres jusqu'à maintenant, de nos différentes expériences et de ce que l'on ferait de différent. Nous avons passé devant le Koko, cette salle de spectacle reconnue à Londres qui offre des spectacles assez fréquents et qui est un club le reste du temps et nous nous sommes dit que l'on devait absolument y aller avant le départ de Maxime, dans un peu moins d'un mois.

Le retour s'est bien passé, deux autobus de nuit, 1:30 environ, pas tellement d'action à part un gars un peu éméché qui a déboulé les escaliers de l'autobus à deux étages pour s'écraser en bas dans un grand fracas, ce qui a bien évidemment mis un énorme sourire à mon visage en concluant cette soirée qui ne s'est pas passée comme prévu du tout, mais qui a tout de même été fort intéressante!

samedi 15 juillet 2006

La drogue, c'est mal!

Mercredi matin, en arrivant au bureau, nous avons notre traditionnel meeting et à la fin de ce meeting, un gars dit qu'il a un message d'intérêt public à nous communiquer, c'est Steve, un gars de 32 ans un peu disjoncté à la suite de nombreuses soirées qui se sont prolongées trop souvent, résultat de sa chute dans l'enfer de la drogue et l'alcool (à prononcer sur le ton d'une musicographie sur Musimax!). Il nous dit que la drogue, c'est mal et de faire attention et nous raconte sa soirée de mardi pour illustrer son point!

Il était avec quelques amis et ils ont décidé que, faute de quelque chose d'intéressant à faire, ils étaient pour aller au pub, mais un de leurs copains a décidé que ça coûtait trop cher de boire et a préféré y aller pour l'achat de substances illicites, dans le cas qui nous occupe présentement, il s'agit de champignons. Les gars vont donc au pub, il décide de consommer ça tranquilement dans la rue et se perdent de vue pendant deux heures. Finalement, les gars quittent le pub et décident d'appeler chez le drogué pour savoir s'il s'est bien rendu à la maison et constatent qu'il est perdu pas à peu près quand il dit que ça avait bien été, mais que les maudits goblins passaient leur temps à l'achaler, mais qu'il avait réussi à en capturer un... Les gars partent à rire et changent de pub, satisfaits de constater que bien que très perdu, il est au moins à la maison.

Là où ça devient intéressant, c'est quand on intègre l'histoire des colocs du gars en question. Il est rentré, complètement perdu, est allé directement dans sa chambre et est redescendu ensuite pour raconter à tout le monde comment les goblins étaient fatiguants et qu'ils ne l'ont pas lâché de la soirée. Sur le coup, tout le monde trouve ça très drôle, mais quand il dit qu'il en a capturé un et qu'il l'a enfermé dans sa chambre, deux de ses colocs ont un doute et décident d'aller voir ce à quoi peut bien ressembler un goblin... Arrivé à la porte de chambre du gars, ils constatent qu'elle est bloquée par une chaise, puis, une fois rentrés, ils ne trouvent rien jusqu'à ce qu'ils regardent dans le garde-robe. Tout un choc de constater qu'il y a un petit gars handicapé enfermé dans le garde-robe, 6 à 8 ans environ... Ils lui demandent où il demeure et il ne sait pas trop, donc les colocs vont escorter l'enfant jusqu'au poste de police le plus près pour dire qu'ils l'ont trouvé tout seul dans la rue et qu'il était perdu, question que les parents viennent le chercher!

Morale de cette histoire: la drogue, c'est mal! Mais bon, ça fait quand même des sacrées histoires!

mercredi 12 juillet 2006

On se promène

Un des trucs vraiment agréables avec cet emploi est qu'on se promène tout le temps et ça nous permet de visiter beaucoup d'endroits en Angleterre! D'ailleurs, quand je vais y aller pour ma prochaine promotion, je vais travailler comme un fou à travers toute l'Angleterre pour aller dans tous les meilleurs endroits, 7 jours sur 7 pendant 6 semaines ou jusqu'à ce que j'aie atteint le chiffre magique de 180 ventes!

En attendant, j'ai fait quelques destinations, les plus intéressantes étant quand nous travaillons dans la rue puisqu'on se promène dans la ville et ça nous permet de voir un peu le cachet de chacune! À date, voici une petite liste sommaire d'endroits où j'ai passé au moins une journée dans nos excursions: Londres (évidemment), Maidenhead, Slough, Luton, Chelmsford, South End on Sea, Brighton, Portsmouth, Orpington et Croydon. Généralement, c'est très sympathique comme villes, mais je ne vivrais pas là à plein temps, c'est certain! Je crois que la seule ville que je n'ai vraiment pas aimé est... ahh, vous savez la réponse! (Luton pour les incultes, ville de morrons, pauvres en plus!)

Selon Tom, je devrais aller me balader à Southampton ou à Portsmouth demain, ça va être agréable de jaser avec des gens pas mal plus relax qu'à Londres ou Croydon! Le problème quand on va plus loin comme ça est que ça coûte plus cher en billets de train et deuxièmement que nos journées sont pas mal écourtées vu qu'on perd un temps fou en voyagement... mais on profite d'un bassin de personnes beaucoup plus réceptives à notre discours, qui ne se font pas achaler à tous les deux coins de rues par des oeuvres caritatives ou autres vendeurs itinérants qui essaient de refiler n'importe quoi... aujourd'hui j'ai eu droit à des gars qui essayaient de refiler des CDs de hip hop piratés... j'en ai pas acheté!

À part ça, pas grand chose à raconter, je vais me lancer dans le formattage de l'ordinateur de Mario et l'installation de Windows en italien... yikes!

mardi 11 juillet 2006

Rencontre avec Caroline




Bonjour!

Je m'ennuyais un peu aujourd'hui et j'ai décidé de lancer une perche à Caroline pour savoir si elle voulait que l'on se voit et elle a accepté ma demande! C'est donc au Maple Leaf, fameux pub canadien, que nous nous sommes rencontrés. Elle est aussi gentille que sur son blogue et aussi articulée, même un peu pompette! haha


En primeur, vous pouvez également voir ma nouvelle coupe de cheveux sur Flickr ainsi que quelques collègues de travail, photo prise à mon BBQ de fête!

Merde

Je viens de recevoir un SMS de la part de mon proprio qui dit que si on connait des gens qui se cherchent un appartement, la place de Mario vient de se libérer. Il en parlait depuis quelques temps, qu'il voulait être plus près de son travail et d'avoir une chambre double pour quand sa copine viendrait s'établir ici, dans un mois et demi, mais là, c'est fait. Je vais m'ennuyer, c'était vraiment un coloc parfait!

Reste à voir qui va prendre la place, mais j'ai perdu la personne avec qui je m'entendais le mieux dans la maison! Mes relations avec les autres colocs se passent bien aussi, c'est courtois avec Peter et Catrina et assez amical avec le reste... N'empêche que Mario me manquera, si ce n'est que ces nombreux conseils sur la bouffe pour cuisiner à l'italienne!

lundi 10 juillet 2006

C'est une folie dépensière!


Je ne sais pas ce qui se passe avec moi cette semaine, mais c'est une véritable folie dépensière qui s'empare de moi! Après un ventilateur et de nombreuses heures à contempler l'achat de nouveaux souliers qui respirent un peu mieux que ceux que j'ai présentement, je suis passé à l'action. J'ai fait une petite recherche pour connaître les magasins qui vendent mes marques de souliers préférés et je suis allé magasiner cet après-midi pour en ressortir avec une paire de Merrell Mesa III Ventilator (tu parles d'un nom à coucher dehors, mais l'important, c'est la qualité Merrell et le Ventilator qui était en plein ce que je recherchais). Ce ne sont pas les plus beaux souliers au monde, loin de là, mais le confort y est...

À part ça, dans ma folie, j'étais dans le coin de Covent Garden et je suis passé au magasin d'importations du Canada pour succomber au charme certain d'un paquet de 12 cannettes de rootbeer A&W. Là, le monsieur était content, quelque chose qui lui rappelle la maison dans des nouveaux souliers dans un décor londonien! La beauté de la chose était qu'ils étaient beaucoup moins chers que ce que j'avais budgetté, donc j'en ai profité pour me payer une autre gâterie de taille: le tout nouveau CD de Thom Yorke qui sortait aujourd'hui en Angleterre (demain pour vous en Amérique). Demain, cette séquence de folles dépenses se terminera par une coupe de cheveux, ce qui n'est vraiment pas un luxe après tout ce temps! Je suis passé dans le coin de St Pauls aujourd'hui pour aller revoir le salon Vidal Sassoon, je me rappellais que c'était cher, mais 55 livres pour une coupe de cheveux pour moi, j'ai continué mon chemin avec le sourire malgré la pluie!

Arrivé au métro, j'ai la joie de constater que le service est toujours aussi fiable... panne de courant! Lorsque le service a été rétabli, nous avons eu la joie de voir des métros à toutes les minutes qui étaient bondés de gens, j'ai attendu 10 métros avant de me convaincre que ça ne s'améliorera pas et que je vais devoir être collé contre d'autres gens avec mon sac à dos rempli de cannettes de root beer, mon sac avec ma boîte de souliers et je suis tombé, évidemment, sur un gars qui n'a jamais eu connaissance de l'invention de l'antisudorifique et qui portait un polar. Petite mise en situation: il faisait 24-25 celcius, le gars est en polar dans un métro bondé, le bras en l'air pour retenir le poteau. Ça avait presque autant de classe que le gars qui a été malade quatre fois dans le métro, à des endroits différents dans le wagon, sur les sièges. Heureusement, je n'ai pas eu à subir cet énergumène trop longtemps et j'ai ensuite été tassé comme une sardine contre des gens qui sentaient bon!

Avec un peu de chance pour vous, je me ferai prendre en photo demain pour vous montrer la coupe de cheveux!

La coupe du monde est terminée

Avec la victoire de l'Italie hier, la vague d'effervescence qui a frappé l'Europe devrait s'estomper pour que la vie reprenne son cours normal. Fini les top 100 des meilleures et des pires chansons de la coupe du monde à la télé, les chansons sur le soccer à la radio, les gens qui se promènent avec des drapeaux dans la rue, les pubs qui sont pris d'assaut par des fans qui vont jusque dans le milieu de la rue pour partager ces moments.

La coupe du monde, c'est à la fois un jeu, une machine commerciale énorme avec tous les produits dérivés et un évènement culturel, surtout pour quelqu'un comme moi qui n'avait jamais suivi ce sport. C'est également des discussions interminables sur l'arbitrage, sur les joueurs qui se laissent tomber, les paris, la vie qui s'arrête lors d'un match (il n'y a plus personne dans les lieux publics, dans les rues et dans les épiceries) et des fans en liesse lorsque leur équipe gagne.

Les Anglais sont complètement fous de foot et de tout ce qui entoure ce sport. Par exemple, on pouvait suivre dans les journaux ce que les femmes des joueurs faisaient de leurs journées, ce qu'elles mangeaient, ce qu'elle se payaient comme luxe et leur habillement. Je ne vois pas en quoi ça apporte quoi que ce soit à la couverture du sport, j'imagine que c'est pour que tout le monde puisse rêver d'une vie de grand luxe et de célébrité! Ça doit aller de pair avec leur fascination pour tout ce qui est potins, surtout avec la quantité de revues à potin qui sont achetées ici!

Bref, je suis très content d'avoir pu vivre une telle expérience en tant que touriste de longue durée, c'est encore plus passionné que les séries de la coupe Stanley, ce qui est assez impressionnant!

Quelques observations sur le paintball

Vu que ça fait presqu'un mois et demi que je vend des billets de paintball, je peux me permettre d'étaler ici quelques tendances que j'ai remarquées lors de mes expériences.

Premièrement, un gars avec une chemise ou un polo rose, ça n'achète pas de billets de paintball. Je ne sais pas si c'est fait dans le chandail, mais il n'y a absolument rien à faire pour qu'il daigne même s'arrêter pour regarder ce que tu as à lui offrir. Je me dis que c'est quand même étrange, qu'ils doivent porter d'autres couleurs de temps en temps et que je dois bien avoir vendu à un gars qui porte du rose à la maison, mais bon... Je continue à leur demander quand même, d'un coup que je puisse me tromper!

Les asiatiques sont les clients les plus difficiles. Ils regardent toujours, te posent 100 000 questions, vont reconfirmer avec toi plus tard, te demandent presque la marque de saucisses qui sont servies au BBQ pour ensuite te remercier et partir achaler d'autres magasins. J'ai vendu des billets à deux asiatiques dans tout le temps que j'ai été là et j'ai vu une autre personne réussir un tel exploit, ça relève presque du miracle. Ils adorent prendre leur temps, y réfléchir murement à la maison et de prendre la décision dans la semaine qui va venir, pas tellement le genre de clients qui est ciblé pour nous: les impulsifs! C'est donc possible de leur vendre, mais il faut être extrêmement calme, ne pas trop les brusquer, leur expliquer tout en détail comment ça va se passer et de leur dire tout bonnement de remplir le petit coupon et de nous demander si ça va être comptant, crédit, débit ou chèque. Autre constatation, on oublie généralement les blagues de mauvais goût avec eux.

Les lesbiennes adorent jouer au paintball. C'est un fait, quand on voit un couple de lesbiennes qui arrivent, c'est généralement la guerre pour savoir qui va pouvoir leur parler en premier et récolter cette vente un peu trop facile. On ne sait pas trop pourquoi, mais bon, elles adorent se déguiser en G.I. Jane et Lara Croft et se tirer dessus dans les bois... génial pour nous!

On oublie les gays. Il n'y a rien à faire avec ça. Je ne sais pas si c'est juste en Angleterre que c'est ainsi, mais je n'ai jamais eu connaissance d'une vente de billets de paintball à un couple gay. Le gay ici renvoie à une image assez forte, loin de l'homme un peu macho qui est désirée par la plupart des Anglais, surtout à l'extérieur de Londres. Nous pouvons donc jouer un peu avec ça pour brusquer certains qui veulent réaffirmer leur côté masculin et c'est également une bonne source de blagues à faire. "I don't want to play paintball, it hurts and I don't want to get bruises" - "That's okay, have a nice day and try not to step on your dress".

Les Indiens. Je n'ai pas eu beaucoup d'expérience avec les Indiens auparavant, mais en étant à Ilford, ils constituaient une bonne partie de la population avec les Durka Durka Mohammed Jihad et j'ai donc eu la chance immense d'observer leur réaction. Généralement, ils vont répondre à ton approche en faisant une grimace et en relevant leur main droite doucement. Souvent, ils n'ont jamais entendu parler de paintball et il faut donc leur expliquer ce que c'est, les mettre dans l'ambiance et tout, puis il faut leur faire penser aux enfants pour justifier leur présence ici, devant toi! Pas des clients faciles, mais lorsque tu fais bien ton travail, tu peux avoir un bon taux de succès quand même!

Les chavs. Rien à faire avec ça, ça se promène en cotton ouatté, en combinaisons de sport, mais se mouvoir représente un sport extrême pour eux, on oublie toute possibilité d'aventure. De plus, ils sont toujours sans le sou, ça ne sert à rien de perdre son temps avec eux. Quand j'en vois un qui s'arrête, c'est un peu brutal, mais la première question est "Hey, have you got 49 quid?", la réponse est généralement non et je leur souhaite une excellente journée.

Les mères. Dans tous les clients, les mères sont mes préférées. Lorsqu'elles ont deux minutes, on peut avoir une conversation intelligente, elles adorent leurs enfants, veulent qu'ils passent du bon temps et, si tu as bien réussi à devenir un ami à usage unique, pour reprendre le terme de Fight Club, elles vont acheter sans trop se poser de questions, mais tu dois quand même les avertir que leurs enfants sont des fous sur la gachette et que ça va leur coûter une fortune pour une journée...

Les gens en complet. S'il y a une catégorie difficile à classifier, c'est celle-là. Pour commencer, pas mal tout le monde au centre-ville est en complet, ce qui rend toute généralisation pas mal impossible... On retrouve le jeune qui vient de se dénicher un nouvel emploi et qui veut s'intégrer dans son nouveau milieu, le père de famille un peu désabusé qui n'aime pas son emploi et qui se dit qu'il lui reste que 15 ans avant d'avoir la paix et de prendre sa retraite, les gens qui sont tellement supérieurs qu'ils font toujours semblant de ne pas t'avoir vu ou entendu, malgré tous tes efforts, les gens actifs qui se cherchent une façon agréable de passer une fin de semaine et les autres bons clients: les évènements corporatifs. Pour cette dernière branche, c'est l'enfer pour faire une vente, mais le retour sur l'investissement est intéressant. Ils te racontent toujours qu'ils veulent un dépliant, une brochure, n'importe quoi pour montrer au patron (évidemment, le patron ne sort jamais de son bureau et c'est impossible que ce soit lui qui vienne te voir pour une idée d'activité). Ils ont énormément de difficulté avec le concept du: ici, maintenant, pas dans 2 mois quand vous aurez pris une décision, ils ne savent jamais combien de personnes pourraient être intéressées et tu as beau leur offrir la meilleure promotion, ils ne prendront jamais de décision par eux-mêmes. Par exemple, hier, Tom a offert à un gars: achètes 8 billets pour 49 livres et je te donne 96 billets gratuits et le gars a répondu: je ne peux pas prendre de décision, même s'ils en avaient parlé au bureau auparavant et qu'ils avaient au moins 20 personnes d'intéressées. Une fois sur 20 environ, tu vas revoir le gars en question ou son patron et il va venir t'achaler pour avoir un meilleur deal, même s'il arrive avec l'intention d'acheter, peu importe le prix! Par exemple, la semaine dernière, j'ai vendu des billets à une femme qui me revient en me disant qu'elle a l'argent de tout le monde, qu'ils veulent y aller et elle me demande si je ne peux pas faire quelque chose de mieux comme offre... madame, c'est tout ce que je peux faire! haha

À part ça, c'est assez varié et il est difficile d'établir des généralisations mis à part que quelqu'un qui porte des gougounes est assez peu susceptible de jouer au paintball, s'ils font plus de 300 livres aussi, s'ils ont un chandail de loup aussi (oui, c'est vraiment international).

De retour dans la rue pour deux semaines, je prend deux jours de congé pour régler toutes mes choses qui étaient demeurées en suspens lors des deux dernières, quitte à travailler une journée en fin de semaine!

dimanche 9 juillet 2006

Petit bilan, presque deux mois après mon arrivée!

Je constate ce matin que ça va faire deux mois mardi que je suis arrivé à Londres, je crois qu'un petit bilan s'impose pour synthétiser le tout et donner ma perspective actuelle sur la situation!

Tout d'abord, l'appartement! L'auberge de jeunesse, c'est super pour quelqu'un qui est de passage et qui veut rencontrer des gens, avoir du plaisir en étant sur le party et en prenant la vie à la légère (à la Claude Meunier dans les annonces de Pepsi), mais j'ai constaté dès ma première nuit que c'était pas exactement mon style de devoir toujours tout sécuriser mes choses, d'avoir peur de se faire voler, d'entendre les gens ronfler dans un dortoir, de se faire déranger quand quelqu'un arrive complètement saoul à 4 heures du matin et qu'il est incapable de faire deux pas sans s'enfarger dans les sacs à dos et valises de tout le monde et surtout, qu'auberge de jeunesse est synonyme de pub abordable, donc beaucoup, beaucoup de bruit aux petites heures du matin. Il fallait que je parte de là le plus rapidement possible, c'était ma mission!

La recherche d'un appartement à Londres est longue, frustrante et peut vraiment te rendre confus avec toutes les options, les différentes lignes de métro qui ne passent pas à la même fréquence, pas à la même vitesse, les différents tarifs dépendamment de la zone dans laquelle tu résides et où tu vas travailler, le quartier, la nationalité des gens (je ne suis pas raciste malgré toutes les blagues de très mauvais goût dont je suis capable, mais c'est un sentiment naturel lorsque l'on est à l'étranger de vouloir être avec des gens avec sensiblement la même culture que nous), l'appartement en tant que tel et les colocs. Les prix sont également un choc incroyable pour quelqu'un qui arrive avec des économies en dollars canadiens et on se rend compte assez rapidement qu'avec le coût de la vie ici, on est beaucoup mieux d'éviter les appartements qui demandent un dépôt de sécurité d'un mois, surtout quand on réalise que beaucoup d'emplois sont rénumérés sur une base mensuelle, ce qui veut dire qu'il faut payer deux mois de loyer à l'avance (un mois de sécurité et son premier mois) et payer toutes les autres dépenses courantes en attendant un autre mois avant d'avoir gagné sa première livre sterling!

J'ai visité quelques appartements avant de choisir celui-ci, j'ai beaucoup aimé un appartement sur la Northern Line, tout semblait excellent, sauf que c'était comme une très grande maison divisée en appartements. Par exemple, il y a un escalier central qui devait mener aux différents étages, un peu dans un style d'une grande maison de millionnaires, mais on avait installé des portes à chaque pallier, ce qui faisait que tu vivais comme en appartement à Montréal, très près de tes voisins. L'autre point faible était que les deux colocs étaient des geeks un peu finis, disons que ça ne donnait pas la meilleure base pour avoir du plaisir avec eux! Mais bon, ils avaient instauré un système d'entrevues qui a duré une semaine avant de choisir leur locataire et je n'ai pas été retenu (de toute façon, quand j'ai eu la réponse, j'avais déjà trouvé celui-ci). Si vous avez lu mon histoire depuis le début, vous vous rappelez bien évidemment de l'appartement avec la grosse indienne avec son appartement miteux comprenant deux lits simples qu'elle annonçait comme un grand lit double, ses couleurs pastels et un sens maternel un peu trop poussé à mon goût, ce qui faisait qu'elle voulait que je lui demande la permission avant d'inviter des gens à la maison. Désolé, mais à 800$ par mois, j'ai l'impression que je peux inviter pas mal qui je veux, quand je veux! Il y a aussi tous ces endroits où j'ai appelé et que personne n'a daigné me recontacter, ce qui doit être normal avec la quantité d'appels reçus!

Et puis, finalement, j'étais tombé un matin sur l'annonce de cet appartement sur www.gumtree.com qui est LE site le plus populaire pour trouver un logis ici. L'annonce vient juste d'être mise, elle est la deuxième de la journée et je prend tout de suite mon (cellulaire ici, ça n'existe pas, c'est mobile tout le temps), pour contacter le proprio pour arrenger une visite et il me dit que je peux aller voir ça la journée même, je m'arrenge pour être le premier à le visiter! Le proprio a un accent assez prononcé au téléphone, je ne suis pas trop habitué encore et il me donne les indications pour me rendre, ce que je comprend au quart environ et je m'assure d'avoir le bon # de porte. En gros, j'ai compris que quand je sortais de la station de métro, il y avait un embranchement, que je prenais une rue (dont j'ai eu le nom correctement) et que ça descendait pour ensuite remonter, que j'allais au bout et que j'allais tourner à droite sur une rue dont je n'avais rien pigé du nom et que c'était pour être à ma droite. Je saute donc dans le premier métro avec ma carte de Londres et j'essaie de jouer à la devinette pour savoir le nom des rues et l'emplacement approximatif de l'appartement! Évidemment, je suis en avance sur l'heure prévue et je décide de faire un petit tour du quartier à pied pour voir ça a l'air de quoi et je suis assez rassuré, c'est tranquile, les gens ont l'air gentils, il y a deux églises à proximité et de nombreuses familles qui sont dehors avec leurs jeunes enfants. Disons que ça faisait changement de l'appartement de l'indienne où il y avait des pawn shops, des restaurants qui servaient autrefois des mets pour emporter, mais qui étaient fermés et qu'il n'y avait pas d'épicerie à moins de 20 minutes de déplacement, mis à part quelques dépanneurs.

Mon appartement est donc bien situé, à proximité du métro, près du Tesco (l'épicerie où on trouve de tout et où le personnel est habillé de chemises carrotées bleues), il y a des petits restaurants, un marché de fruits et légumes et le voisinage est paisible. J'arrive à l'appartement, je constate que c'est une maison, tout simplement, et je sonne pour me faire accueillir par un gars avec un accent très, très, très prononcé qui est en boxers et en bédaine, qui se réveille et qui me montre la chambre, la cuisine, les salles de bain et qui me dit: bahh, regardes ça, moi j'vais me recoucher. Pas trop stressé pour le vol disons! Je pose d'abord des questions sur les autres colocs qui sont au travail, je me fais répondre que tous s'entendent à merveille, c'est la joie et que tout va bien. Je refais un tour de l'appart et j'appelle le proprio pour lui dire que je le prend et je lui demande quand je peux emménager et il me répond, à mon plus grand bonheur: ce soir!

Comme vous avez pu le constater, le premier mois et demi a été assez pénible au niveau de l'auberge de jeunesse / appartement, surtout avec les problèmes avec les colocs, puis les problèmes avec l'eau chaude et l'électricité. Maintenant, les trois fauteurs de trouble ont été mis à la porte, l'eau chaude est rétablie (malgré un problème avec la valve de basse pression de temps en temps, ce qui fait que l'on perd l'eau chaude le temps de remettre le système en marche, ça m'arrive une fois par semaine environ, généralement quand je suis entrain de me laver les cheveux!), les nouveaux colocs sont super et j'aime vraiment ça ici. C'est facilement accessible en autobus de nuit, donc pour ces partys qui durent un peu plus tard que prévu, ces spectacles qui s'éternisent et compagnie, j'ai un accès en 30 minutes de Trafalgar square, ce qui n'est pas négligeable!

Maintenant, l'emploi. Se trouver un emploi à Londres en arrivant est supposé être une partie de plaisir selon le petit guide de SWAP. En réalité, on se rend compte rapidement que ça ne marche pas comme ça, que la moyenne de deux jours pour se trouver un emploi est probablement quand tu connais quelqu'un qui veut te faire travailler au salaire minimum et que tu n'as pas vraiment les mêmes ressources qu'à Montréal en terme de connaissance linguistique pour l'élocution en entrevue, les centres d'emplois qui sont vraiment plus centralisés que locaux et les petites annonces dans les journaux et magazines qui se cherchent des gens avec 15 ans d'expérience dans le domaine bancaire pour être réceptionniste. Bref, c'est pas simple de se trouver un emploi qui a de l'allure et c'est pourquoi la majorité des gens finissent dans des pubs à 5 livres de l'heure (ce qui donne un gros 150 livres clair par semaine, soit juste assez pour survivre et qui te donne, selon ma situation actuelle, un équilibre budgétaire si tu ne paies pas de passe de métro, autrement, tu es en situation de déficit). Pour ma part, je cherchais quelque chose de plus stimulant que de me faire dire "a pint of Fosters, mate" et qui pourrait travailler plus mon anglais et mettre en évidence ma propension pour la vente, le service à la clientèle et la négociation. Puis, je suis tombé sur l'annonce pour mon emploi dans la revue TNT qui est LA revue pour se trouver un emploi ici pour les étrangers, ça me semblait très louche et c'est pourquoi j'ai décidé d'y jeter un coup d'oeil quelques jours plus tard quand je suis retombé sur la même annonce sur des sites de recherche d'emploi.

L'entrevue s'est relativement bien passée, je ne passe pas de deuxième entrevue et je commence le lendemain, ça me semble être difficile, mais faisable, donc je ne me décourage pas! Le soir, il y a le gros party du vendredi au bureau et je rencontre cette bande de fous et c'est là que ça a cliqué, que j'ai compris que c'était plus qu'un simple travail routinier, que c'était vraiment une super belle gang avec qui j'aimerais être, surtout en constatant les sommes ridicules d'argent qu'ils faisaient... Je fais ma première semaine à Luton, c'est difficile, j'en arrache, mais je réussis à obtenir ma promotion au prix du sacrifice d'une semaine de salaire puisque mes revenus ont juste couvert le prix de mon kiosque, mais à partir de ce moment, je sais que je suis en bonne position et qu'il ne me reste qu'à apprendre les trucs du métier, ça va bien aller après ça! Les trois semaines qui suivent dans la rue sont pénibles, j'en arrache, c'est difficile et je connais qu'une bonne semaine sur trois. Je me dis qu'on retourne dans les kiosques et que je vais faire de l'argent à nouveau, que ça va se replacer. En faisant les calculs avec comme base mon premier kiosque à Luton et les ventes que j'ai faites et mon salaire actuel, j'aurais fait 500 à 600 livres en une semaine, ce qui n'est pas mal du tout.

Arrivé à Orpington, je décourage. C'est un endroit merdique peuplé de vieillards et de pauvres qui n'ont pas un rond à mettre sur le paintball, je vais perdre de l'argent... Mardi arrive, une fille a quitté à la station Victoria et il y a un poste vacant, je remporte le tournoi de roche-papier-ciseaux et je me dirige vers Victoria pour des jours meilleurs. En réalité, je fais du 6:30 am à 22:45 à tous les jours, avec une heure de transport pour aller et une heure pour revenir. Je suis épuisé, découragé, les gens n'arrêtent pas et je ne ferai pas beaucoup d'argent. Là, je me dis que je devrais tout lâcher ça et écouter les gens plus sages que moi, me trouver un emploi stable avec un salaire garanti, je regarde mes options et je me rend compte que c'est pas tellement plus reluisant... j'attend au dimanche.

Arrive dimanche, je jase avec Geeza, avec Tom et ils me disent de rester un peu, que ça va se replacer. Finalement, cette semaine, ça a cliqué. Je ne ferai pas des montagnes d'argent puisque c'est assez spécial comme endroit, mais mon kiosque est payé et je vais me faire un salaire d'environ 450 livres pour ma semaine, soit trois semaines au salaire minimum pour travailler 8-9 heures par jour, ce qui est fort raisonnable. Ça me donne les moyens de payer mes dépenses, de me faire un coussin au cas où ça n'irait pas super bien dans la rue dans les deux prochaines semaines et de pouvoir commencer à penser à rembourser mes cartes de crédit qui s'en viennent assez pleines! En plus, j'ai eu du plaisir comme jamais à travailler avec Tom, c'est un gars tout à fait incroyable qui m'aide beaucoup en me donnant des trucs, ça fait toute une différence!

Côté coeur, pas grand chose à dire... Et ce qu'il y a à dire ne se dira pas ici, il s'est déjà dit en privé. Ce que je ressent: la chanson The Great Below de Nine Inch Nails. Voilà.

Je ne m'ennuie pas trop de Montréal, je m'ennuie souvent de mes amis par contre. Au moins, la lumière arrive et mes parents viennent me voir, ça va être génial, Vandy arrive le 6 septembre, ça va être monstrueux et si quelqu'un d'autre veut venir me voir, j'offre un service d'accueil à l'aéroport et l'hébergement si le besoin s'en fait sentir!

Voilà, je dois penser à aller me préparer pour aller travailler, j'ai pas envie d'être en retard!

vendredi 7 juillet 2006

Cheap, mais dépensier

C'est plus le côté cheap qui l'a emporté finalement! En allant chez Tesco ce soir pour aller chercher quelques articles qui me manquaient, j'ai vu un ventilateur 9", marque maison, à 6,90 ou quelque chose du genre... le coup de foudre! Je l'ai finalement assemblé, c'est fait avec les matériaux les plus cheaps et avec la main d'oeuvre chinoise la plus sous-payée, mais après un assemblage assez rapide, je suis maintenant ventilé et je suis donc la première personne de l'appart à disposer d'un ventilateur. Ahh, je suis d'avant-garde et j'ai rendu mes colocs jaloux, ils vont tous s'en chercher un demain, suiveux!

Morale de cette histoire: j'ai réussi à résister à la tentation d'acheter le nec plus ultra avec la télécommande, les 10 réglages de vitesse, il manquait juste le mini-bar et la télé intégrée... À part ça, je crois que je n'ai pas trop changé, si ce n'est que quelques kilos en moins!

En parlant de kilos, ici, on utilise les kilos pour indiquer le poids, ce qui est normal, mais les personnes et les gros objets sont également décrits en stones, ce qui donne quelque chose du genre 100kg (15,75 st). Toujours amusant quand quelqu'un te donne son poids en stone, je crois que je vais faire la même chose à mon retour! C'est donc avec joie que je donne mon poids en livres, question de leur faire sortir leurs cellulaires pour convertir en kilos!

jeudi 6 juillet 2006

Tout est sous contrôle!

La santé est revenue, le sommeil est profond, assez long et réparateur, mon kiosque est payé pour la semaine et tout ce que je fais vendredi à dimanche va directement dans mes poches, je m'entend à merveille avec Tom qui m'aide de temps à autres avec des conseils qui font une bonne différence, les colocs s'entendent bien et les petits oiseaux chantent malgré la chaleur!

C'est donc dire que tout va bien, pas trop d'aventure palpitante mise à part une histoire de ventilateur! Nous subissons une vague de chaleur présentement et j'avais vu un ventilateur 16" en vente chez Tesco (notre supermarché avec n'importe quoi, un peu ce que Jean Coutu serait s'ils avaient une grande superficie et qu'ils vendaient de la nourriture) pour 12 livres. Un calcul rapide m'indique que c'est 25$ pour un ventilateur, soit l'équivalent de 5 semaines de viandes à sandwich, ce qui n'est pas négligeable dans ma situation financière actuelle! De toute façon, j'ai déjà fait mon épicerie, mon sac à dos est plein et j'ai même un autre sac que je traîne à la main, je n'irai pas m'emcombrer d'un ventilateur en plus, ça va être correct...

Arrivé chez nous, je réalise que ça ne sera pas correct! Il fait chaud comme c'est pas possible, ma fenètre de chambre ouvre sur environ 10 centimètres de haut et il ne vente absolument pas... Bahh, j'en ai vu d'autres et je n'irai pas dépenser 25$ sur un ventilateur... puis arrive minuit et il fait encore une chaleur écrasante et j'ai envie d'aller chercher le foutu ventilateur!

La nuit passe et je me jure que le lendemain, je vais être l'heureux d'un ventilateur, que je n'aurai plus chaud comme ça en me couchant, que ça va être confortable et que je vais vivre le grand bonheur avec cette pièce de mécanique. J'y pense toute la journée, j'en rêve, je revois sa belle boîte blanche et mauve et quand la journée s'achève, je me précipite chez Tesco pour constater qu'ils les ont tous vendus... chiasse. Pas grave, je vais en acheter un ailleurs, mais un bref regard chez ASDA (filiale de Walmart) et Argos (le géant qui me rappelle Distribution aux consommateurs puisqu'ils n'ont rien dans le magasin, que des catalogues!) me révèle que 12 livres, c'était vraiment pas cher pour un ventilateur. Un tour chez Woolworths hier, ça ressemble à un Zellers cheap pour les non-initiés, me fait découvrir un superbe ventilateur à 25 livres. No way, je ne dépenserai pas 50$ sur un bout de métal enrobé de plastique! Chez Argos, on me suggère un modèle à 40 livres, je m'étouffe et je sors du magasin.

Finalement, les températures reviennent à la normale, je n'ai toujours pas de ventilateur et je ne m'en tire pas si mal! Mais quand ils vont avoir les ventilateurs à 12 livres chez Tesco, j'en achète un tout de suite...

mardi 4 juillet 2006

Ouais, c'est vraiment Durka Durka!

Après ma première journée à Ilford, je peux dire que Tom avait raison! À mon arrivée, je me rend compte que je suis définitivement dans un autre secteur que tous ceux que j'ai visités auparavant avec des femmes voilées de la tête au pieds, où l'on ne voit que les yeux, mais elles prennent généralement le soin de mettre du mascara et de se maquiller les yeux, ce qui est quand même remarquable pour quelqu'un de paresseux comme moi qui se dit que pour 2 centimètres, je ne passerai certainement pas plus d'une minute à m'arrenger!

Pour me rendre à Ilford, je prends le métro jusqu'à Stratford pour ensuite prendre le train pendant 10 minutes jusqu'à cet endroit sacré! Nous sommes dans un centre d'achat assez haut de gamme pour l'endroit, ce qui n'est pas pour me déplaire puisque certains d'entre eux ont au moins 49 livres sterling sur eux, la tâche est simplement de leur faire sortir ça du porte-monnaie pour un morceau de carton!

Notre emplacement dans le centre d'achat est merdique pour rester poli, ils ont cette manie de louer un endroit sans aller voir ça a l'air de quoi en vrai, juste en regardant la carte du centre d'achat! Nous sommes dans un racoin en dessous d'un escalier mécanique, pas trop loin des ascenseurs et nous avons une immense poutre dans les jambes, ce qui a fait que Tom a passé quelques minutes à se plaindre, je dirais même une heure ou deux, que ça soit à cause de l'endroit ou des gens: "fuck, next time, I'm booking my own stall, I don't want to be stuck at a shit location like this and I'd pick a place where they have some kind of economic background instead of piss poor Durka Durkas Mohammed Jihads". J'ai même eu droit à un super échange avec le grand patron qui a loué cet endroit pour nous!

Toujours est-il que j'ai ri comme c'est pas possible à écouter Tom qui y allait de "Durka Durka" à chaque fois qu'un arabe ne voulait rien savoir, à chanter des chansons de Team America et à rigoler seul en regardant certaines personnes aller... C'est loin d'être aussi pire que Luton, mais mon dieu que ça fait dur par moments! Côté vêtements, j'ai vu le truc le plus laid depuis longtemps: une femme qui devait faire du 20 facilement avec des beaux pantalons de jogging gris avec "Bitch" marqué sur les fesses en rose... avec un chandail qui arrivait juste en haut du 3e bourrelet et, pour agrémenter le tout, pas de brassière. Chic.

En résumé, une journée extrêmement amusante et assez payante également, je commence à vraiment trouver ma façon et à avoir la touche magique.

À part ça, il fait chaud ici et j'avais vu un ventilateur en spécial chez Tesco pour 12 livres hier, mais vu que c'est l'équivalent de 5 semaines de viandes à sandwich (argument rationnel), que j'étais déjà chargé en revenant de faire l'épicerie (autre argument rationnel), j'avais pris la décision de laisser cet oeuvre d'art sur sa pallette (geste imbécile). Hier, j'ai eu de la difficulté à m'endormir à cause de la chaleur et je me suis promis d'aller acheter le ventilateur en arrivant de travailler ce soir. Évidemment, il n'en restait plus et il fait encore chaud. Avec un peu de chance, je vais en trouver ailleurs, je vais m'y mettre après souper! D'ailleurs, Mario était supposé m'appeler pour qu'on aille regarder le match de soccer impliquant l'Italie dans un pub italien, ça s'annonçait être une expérience culturelle fort intéressante, mais il n'était pas certain d'y aller et j'attends toujours son appel... ça commence à ressembler à une petite soirée tranquile de mon côté!

lundi 3 juillet 2006

Durka Durka Mohammed Jihad!

Petit scoop!

Je vais travailler à Ilford et, selon Tom, c'est pas lui qui a choisi le spot, mais il a déjà travaillé là dans le passé quand il faisait des collectes de fonds pour des organismes de charité. Il a seulement dit: "It's full of Durka Durka Mohammed Jihads" pour reprendre l'expression popularisée par le film Team America. Ça s'annonce pour être une semaine remplie d'annecdotes croustillantes sur ce ghetto arabe pas tellement bien intégré! Je suis quand même content, ça va être une excellente opportunité pour apprendre, c'est à 10 minutes de train de chez nous (vers l'est) et on a des heures normales de centre d'achat! Ça ouvre à 9:30 am et le plus tard qu'on va quitter est 8:30 le jeudi, on commence à 11:30 le dimanche en plus!!!

Ça va me permettre de me reposer un peu et d'attaquer la semaine avec enthousiasme et d'apprendre énormément!

Quelques explications

J'ai passé à travers! Par moments, je me sent un peu comme Dave dans Slap Shot avec l'épuisement, mais ça a été toute une semaine. Des heures de fous, des situations étranges, le fait de donner tout ce que j'avais pour que ça fonctionne, apprendre à vivre les conséquences de ses décisions...

En fait, je n'ai jamais vraiment cherché la voie facile, la voie tracée d'avance qui aurait été sécurisante, mais pas tellement gratifiante. J'ai quitté Montréal pour acquérir de l'expérience de travail à l'étranger pour faire ce que je voulais dans la vie, pour avoir les meilleures opportunités, alors que j'aurais pu suivre la voie facile de rester là et de me contenter de quelque chose qui aurait fait l'affaire, sans plus. Ceux qui me connaissent depuis longtemps savent que c'est ce que j'aurais choisi jusqu'en 2000 environ, mais j'ai senti le besoin d'aller plus loin, d'en faire plus, de vraiment voir ce que j'étais capable d'accomplir. Au niveau académique, j'ai commencé à révéler mon potentiel en travaillant de façon plus acharnée et en y mettant un peu plus de temps plutôt que de faire le minimum pour avoir 80%.

Présentement, c'est un peu la continuation de cette situation. Je travaille de façon acharnée, les raisons sont difficiles à expliquer, c'est à la fois de me prouver que je suis capable de réussir, que je peux aller beaucoup plus loin qu'un travail de bureau de 9 à 16 à classer des papiers, que je vais être capable de m'améliorer dans pas mal tous les aspects de ma vie. Ce que je rêve de faire, c'est travailler en diplomatie, c'est de la négociation, de la vente, de la communication et le tout se passe généralement en anglais. Vendre des bouts de carton pour que les gens aillent jouer au paintball, on peut penser que c'est vraiment, mais vraiment loin de la diplomatie, mais on retrouve pas mal de points en commun. Il n'y a pas un emploi ici qui me permettrait de travailler autant mon anglais, qui me donnerait tous les outils pour négocier, pour apprendre à mieux communiquer mes idées et d'être ouvert aux idées des autres.

Mon travail est incroyablement difficile présentement, mais je suis relativement nouveau, je suis entrain d'apprendre et il y a un taux très élevé de personnes qui refusent de travailler dans ces conditions au début, même si la récompense est là au bout du compte quand on regarde les gens qui sont là depuis un peu plus longtemps. C'est tellement exigeant que sur 3000 personnes par an qui passent dans le bureau depuis 2 ans, il en reste seulement 25, il y en a 10 qui sont partis la semaine dernière seulement. Il y a le fait que l'annonce est trompeuse en faisant miroiter 600+ livres par semaine, ce qui est faisable sur une base régulière après un bon apprentissage, mais on oublie complètement ça au début. C'est frustrant de voir des gens qui sont comme toi, qui ne semblent pas avoir rien de spécial, faire des ventes comme des fous alors que toi, tout le monde se trouve des excuses et s'en vont sans rien signer. Alors que les meilleurs font entre 1500 et 3000 livres par semaine, tu en fais 100-200 et tu essaies d'apprendre le plus possible pour arriver toi aussi à ce 1500-3000! Beaucoup de gens ne sont pas prêts à mettre l'effort et le temps pour y arriver et décident de tout lâcher et d'aller se trouver un emploi dans un bar à 5 livres de l'heure, mais en faisant le calcul, je me rend compte que de travailler dans un bar à ce salaire, ça te permet de survivre et de rien faire d'autre tandis que là, c'est pas mal plus risqué, mais je sais qu'il y a une récompense intéressante au bout. De toute façon, 150 livres (c'est ce qu'il reste à quelqu'un qui travaille 35 heures après les déductions), je sais que je suis maintenant capable de faire ça assez facilement maintenant avec les trucs que j'ai appris cette semaine.

Et puis, il y a les gens avec qui je travaille. À défaut d'avoir mes amis et ma famille ici, ce sont devenus mes amis adoptifs avec qui on partage les meilleurs comme les pires moments. Ils sont tous un peu fous à leur manière, mais ils ont tous cette volonté de réussir, de se dépasser, d'avoir du plaisir en travaillant et c'est pas mal ce qui me fait rester dans cet emploi dans les moments difficiles. Il y a toujours quelqu'un pour t'aider et pour t'écouter, comme par exemple hier soir où je faisais part de mes états d'âme à Geeza et à Tom (mon patron), surtout avec ma situation financière un peu précaire et Tom, tout bonnement, sort 75 livres de son porte monnaie et me les remet, "here, take it, it's what I made on your sales this week, you need it more than me and I promise that after next week, you'll be so good that you'll never need that again". C'est un peu étrange comme comportement de donner 150$ comme ça, comme si c'était de la petite monnaie, mais les gars sont tous passés par là et veulent toujours aider les autres pour qu'ils puissent rester s'ils le veulent...

À part le travail, c'est assez tranquile... Il faut croire que j'ai vraiment insulté Dymphna, une Brit que j'ai rencontrée à ma première semaine ici, à ma fête quand je lui ai demandé si elle s'était finalement trouvée du travail (elle en "cherche" depuis un mois) et qu'elle m'a dit que non, que c'était pas trouvable et que personne ne voulait l'engager, ce à quoi j'ai répondu que c'était étrange vu que la moyenne pour les étrangers qui arrivent ici pour se trouver du travail est de deux jours. Elle l'a pris personnel et ça va prendre une bonne discussion pour remettre les pendules à l'heure. Je n'ai pas voulu l'insulter, mais il y a quelque chose qui ne marche pas pareil pour que tout le monde se trouve du travail, mais pas elle, surtout avec toutes les références qu'elle a ici!

Côté coeur, ne cherchez rien de ce côté, c'est le calme plat, je vis un rythme métro-boulot-dodo et je n'ai pas un rond pour sortir pour faire quelque activité intéressante présentement. Je me suis fait draguer par une Brit cette semaine, elle est venue me voir 3 jours de file au travail, m'a invité à prendre un café et tout, mais elle avait 16 ans. Quand elle m'a offert un café, je lui ai juste répondu: bin là, je suis entrain de travailler et les policiers sont cachés où? Sont fous ces Brits.

Je vais essayer de travailler très fort dans les 3 prochaines semaines pour être capable de ramasser assez d'argent pour prendre la semaine du 23 juillet de congé. Le seul hic, c'est que ça arrive dans une semaine où nous sommes dans les magasins, mais bon, je ferai mon argent ailleurs, c'est tout!

Côté santé, j'ai été malade samedi dernier, épuisement. Je suis rentré à la maison, j'ai pris une bonne douche et je me suis couché tôt pour prendre des forces, ce qui a bien fonctionné et j'ai pris lundi de congé également pour me remettre de ma semaine et me préparer pour la prochaine, à Ilford Exchange avec des heures de travail normales, un partenaire de travail incroyable (Tom) et beaucoup d'espoir!